Formations et spécialisations en coiffure : guide complet des parcours professionnels
De la formation traditionnelle aux nouveaux métiers comme la socio-coiffure, découvrez toutes les voies pour exceller dans l'univers capillaire
Les questions fréquentes
Le CAP Métiers de la coiffure : la formation fondamentale obligatoire
Pour exercer légalement le métier de coiffeur professionnel en France, l'obtention du CAP Métiers de la coiffure est absolument obligatoire. Cette formation de base, d'une durée de 2 ans, est accessible directement après la classe de 3ème et constitue le sésame indispensable pour intégrer le secteur de la coiffure.
Compétences acquises durant le CAP
Le CAP Métiers de la coiffure permet d'acquérir toutes les compétences techniques fondamentales : les techniques de coupe pour hommes et femmes, la réalisation de shampoings professionnels, le brushing et le séchage, ainsi que les colorations de base. Au-delà des aspects techniques, la formation inclut également l'accueil clientèle, la relation commerciale et les règles d'hygiène et de sécurité indispensables en salon.
Modalités de formation flexibles
Cette formation obligatoire peut être suivie selon trois modalités : en apprentissage (alternance entre centre de formation et salon), en formation scolaire classique, ou en formation continue pour les adultes en reconversion. Le secteur connaît une attractivité croissante avec une augmentation de 7% du nombre d'apprentis en 2023, atteignant 19 000 apprentis.
Possibilités de poursuite d'études
Bien que le CAP soit suffisant pour exercer, de nombreuses poursuites d'études sont possibles : le BP Coiffure (niveau Bac) pour approfondir les techniques et acquérir des compétences managériales, le BTS Métiers de la Coiffure (Bac+2) pour les aspects commerciaux et de gestion, et même les nouvelles formations jusqu'au Mastère pour les profils les plus ambitieux.
Un secteur porteur
Avec des taux de réussite encourageants et en tant que 2ème secteur de l'artisanat français, la coiffure offre de belles perspectives. La formation continue reste également essentielle tout au long de la carrière pour s'adapter aux évolutions constantes des techniques et des tendances du métier.
Le Certificat de Spécialisation Coiffure Coupe Couleur est une formation de spécialisation de niveau 3 reconnue au Répertoire National des Certifications Professionnelles sous le code RNCP 38232. Cette certification moderne remplace l'ancienne Mention Complémentaire et constitue une évolution naturelle pour les professionnels de la coiffure souhaitant approfondir leurs compétences techniques.
Conditions d'accès et public cible :
Cette formation s'adresse exclusivement aux titulaires d'un CAP Coiffure. L'admission se fait sur dossier et entretien, permettant d'évaluer la motivation et le projet professionnel du candidat.
Organisation et durée :
La formation s'étend sur une année minimum avec 400 heures de cours, structurée autour de trois blocs de compétences essentiels :
• Coupe transformation et coiffage dame
• Coloration et effets de couleurs
• Évaluation de l'activité professionnelle
Techniques avancées maîtrisées :
Les apprenants développent une expertise dans les colorations sophistiquées, méchages, décolorations et apprennent à réaliser des coupes personnalisées selon la morphologie de chaque cliente.
Financement et coûts :
Le tarif en autofinancement s'élève à environ 2 490€, mais plusieurs options de financement existent : alternance, CPF, ou Pôle Emploi.
Résultats et débouchés :
Avec des taux de réussite oscillant entre 82,6% et 88,2% selon les établissements, cette certification ouvre vers des postes de coiffeur spécialisé, animateur technique, responsable de salon, ou expert pour le spectacle et la mode.
La socio-coiffure est une spécialisation unique en France, développée par la SOCO Academy depuis 2011, qui révolutionne l'approche traditionnelle de la coiffure en l'orientant vers l'accompagnement de personnes fragilisées. Cette discipline s'adresse spécifiquement aux individus touchés par la maladie, le handicap ou en situation de détresse, évoluant dans des environnements médical, médico-social et social.
Compétences spécifiques développées :
- Techniques de shampooing au lit adaptées aux personnes alitées
- Maîtrise de l'utilisation et de la pose de prothèses capillaires pour les patients en chimiothérapie
- Techniques de communication spécialisées pour accompagner des pathologies comme Alzheimer
- Approche éthique et intégration au sein des équipes médicales
Formation et certification :
L'accès à cette formation nécessite un niveau CAP minimum. Le cursus s'étend sur 210 heures et débouche sur l'obtention du Titre RNCP 38517, de niveau 4, officiellement reconnu par l'État.
Secteurs d'intervention :
Les socio-coiffeurs exercent dans des environnements variés : hôpitaux, cliniques, EHPAD, centres de lutte contre le cancer, centres sociaux, ESAT, maisons d'arrêt, ainsi qu'au domicile des patients.
Mission et impact :
L'objectif fondamental de cette spécialité est de favoriser l'estime de soi et la réparation identitaire des personnes accompagnées, en intégrant harmonieusement les pratiques de coiffure dans un parcours de soins global.
Le secteur de la coiffure moderne offre une diversité remarquable de métiers et spécialisations, bien au-delà du traditionnel coiffeur généraliste.
Le coiffeur généraliste constitue le socle du métier, maîtrisant les techniques fondamentales : coupe, brushing, mise en plis et colorations basiques. Il représente l'entrée principale dans la profession et peut exercer dans différents types d'établissements.
Les spécialisations expertes se sont développées pour répondre aux besoins spécifiques :
- Le visagiste : expert en morphologie faciale, il analyse les traits du visage pour proposer des coupes personnalisées qui subliment chaque client
- Le coloriste : maître des teintes et nuances, il maîtrise les techniques avancées de coloration, mèches, balayage et transformations capillaires complexes
- Le barbier : spécialisé dans l'art masculin, il excelle dans la taille de barbe, moustache et les coupes traditionnelles pour hommes
- Le perruquier-posticheur : artisan créateur de perruques et postiches pour le théâtre, cinéma ou besoins médicaux (chimiothérapie, alopécie)
- Le hair designer : créateur de tendances, il conçoit des coiffures avant-gardistes pour les défilés de mode et événements prestigieux
Les métiers émergents reflètent l'évolution sociétale :
- La coiffure inclusive : spécialisée dans les cheveux texturés et les besoins des communautés diverses
- Les soins thérapeutiques capillaires : focus sur la santé du cuir chevelu et traitements spécialisés
Évolution entrepreneuriale : le secteur connaît un essor remarquable des micro-entreprises avec une croissance de +4,8% en 2023, témoignant de la tendance vers l'indépendance professionnelle.
Qualités essentielles : dextérité manuelle, créativité, sens relationnel développé, curiosité constante, capacité d'écoute et patience sont indispensables pour réussir.
Lieux d'exercice diversifiés :
- Salons traditionnels
- Coiffure à domicile
- Plateaux de tournage et studios photo
- Établissements de santé
- Événementiel (mariages, spectacles)
Perspectives d'évolution : le secteur offre de nombreuses possibilités de carrière, de la formation d'apprentis à l'ouverture de salon, en passant par la spécialisation technique ou la consultation. La diversification croissante du secteur ouvre continuellement de nouveaux horizons professionnels, notamment avec l'intégration des nouvelles technologies et l'évolution des attentes clients vers plus de personnalisation et de durabilité.
Le secteur de la coiffure en France traverse actuellement une période de transformation profonde, marquée par des évolutions contrastées selon les derniers chiffres 2023 de l'UNEC.
Une croissance du nombre d'établissements
Avec 109 306 établissements (+7%), le secteur confirme son statut de 2ème secteur de l'artisanat français. Cette croissance s'accompagne d'un dynamisme dans la formation, avec 19 000 apprentis (+7% d'apprentis en 2022), témoignant de l'attractivité persistante du métier.
Une mutation structurelle préoccupante
Paradoxalement, malgré l'augmentation du nombre d'établissements, le secteur connaît une baisse de 2% des emplois salariés, soit une perte de 2 162 postes. Cette apparente contradiction s'explique par l'essor significatif des micro-entreprises (+4,8%), qui transforment fondamentalement la structure du secteur.
Les défis de la micro-entrepreneuriat
Cette mutation pose des enjeux majeurs : les micro-entreprises ne créent généralement pas d'emplois salariés et ne participent pas à la formation d'apprentis. Face à cette problématique, l'UNEC propose de limiter le régime micro-entrepreneur à 3 ans pour encourager le développement d'entreprises plus structurées.
Défis du recrutement et perspectives d'avenir
Le secteur fait face à des besoins importants de renforcement des équipes. Toutefois, les perspectives restent positives grâce à la diversification des services, le développement de la coiffure inclusive, l'adaptation aux nouvelles demandes sociétales et l'importance accordée à la formation continue, qui permettront au secteur de s'adapter aux évolutions du marché.
L'histoire des métiers de la coiffure s'étend sur plusieurs millénaires et reflète l'évolution des sociétés humaines. Cette profession a connu des transformations majeures, passant d'un artisanat rudimentaire à une industrie sophistiquée et diversifiée.
Les origines antiques (4000-300 av. JC)
L'Égypte ancienne marque les premiers balbutiements de la coiffure professionnelle. Vers 1500 av. JC, l'invention des premiers ciseaux révolutionne les techniques capillaires. Les Égyptiens développent déjà des perruques élaborées et des coiffures rituelles, posant les bases d'un savoir-faire transmis aux civilisations suivantes.
La Grèce antique apporte sa contribution avec l'invention du calamistrum, un bâton creux en bronze permettant de créer des boucles. Cette innovation technique témoigne de la recherche esthétique croissante. Rome antique pousse plus loin cette quête en développant les premières fantaisies capillaires, transformant la coiffure en véritable art décoratif.
L'émergence du métier en Europe
Au 16ème siècle, le terme 'coiffeur' fait son apparition en Europe, officialisant une profession qui gagne en reconnaissance sociale. Cette période marque la transition entre les barbiers traditionnels et les spécialistes de la coiffure féminine.
La révolution technique des 18ème et 19ème siècles
L'année 1765 constitue un tournant décisif avec Legros de Rumigny, nommé premier coiffeur officiel de la cour de France. Son ouvrage 'Art de la Coiffure des Dames' codifie les techniques et élève la coiffure au rang d'art véritable. Cette professionnalisation s'accompagne d'innovations techniques majeures : les peignes chauffants en métal apparaissent en 1845, suivis du premier fer à friser créé par Marcel Grateau en 1875, puis du premier sèche-cheveux électrique développé par Alexandre Godefoy en 1890.
La modernisation et l'industrialisation
Martha Matilda Harper révolutionne l'industrie en créant le concept du salon moderne avec son système de franchise 'Harper's Method'. Ses 200 salons aux États-Unis établissent les standards de l'hospitalité et de la qualité de service, préfigurant l'industrie contemporaine.
L'évolution contemporaine
Aujourd'hui, les métiers de la coiffure se diversifient considérablement : coiffeurs-stylistes, coloristes, extensionnistes, barbiers spécialisés, coiffeurs à domicile, ou encore consultants en image. Cette spécialisation reflète les attentes croissantes d'une clientèle exigeante et l'influence des médias sur les tendances capillaires.